Road trip en Corse
C’était presque le printemps...
L’idée germait depuis quelque temps déjà. La frénésie au boulot, les sorties moto géographiquement trop proches, les paysages trop habituels… Comment échapper au quotidien ? S’évader ? Au fil des semaines, l’idée faisait son chemin…Les Pyrénées d’est en ouest ? Les Alpes françaises ? Les Alpes italiennes et son majestueux Stelvio ? Non, quelque chose qui puisse allier mer, terre et pierre. Rapidement, notre choix se porta sur elle… la Corse : la mer, turquoise et sublime. La terre, rouge et magnifique. La montagne, redoutable et attirante.
La Corse, patrimoine et paysages exceptionnels
Première réflexion, comment se rendre en Corse : l’avion (euh… avec la moto ?) ou le bateau ? Ce sera le bateau, bien sûr. Embarquement à Toulon. Et hors de question de souffrir l’autoroute, sa monotonie et ses turbulences pour la 1ère étape. Nous optons pour la voiture, la remorque moto et la bécane par-dessus, jusque Grenoble.
Débute alors une préparation minutieuse du roadbook. C’est comme si les vacances commençaient déjà : documentation touristique, carte, guide du routard, etc. Objectif ? 15 jours en Corse, plusieurs étapes, parfois 2 ou 3 jours au même endroit et visiter autant de sites intéressants que possible. Profiter de tout : la moto, la marche, la nature, le patrimoine, sans oublier le farnienté bien sûr !
La 1ère étape devait donc se situer dans les environs de Grenoble. Premier aspect à régler : dénicher un hôtel avec un parking sécurisé qui accepte généreusement de garder voiture et remorque pendant une quinzaine de jours pour un client absent... Une astuce : dès que vous avez repéré un hôtel, visualisez-le via Google Earth pour voir sa configuration extérieure et la présence d’un parking. Le choix est vite fait, ce sera le ‘Logis Murtel’ dans le village de La Mure. Il accepte de garder voiture et remorque et nous promettons de passer une nouvelle nuit à notre retour.
Un hôtel à recommander pour sa situation, mais aussi son accueil chaleureux, ses chambres, son excellent restaurant et sa (petite) piscine !
Toulon
Nous arrivons à Toulon vers 19h. Nuit sur le bateau en cabine. L’embarquement suit une procédure rapide et bien huilée : à peine la moto garée que les assistants d’embarquement vous chassent tandis que les voitures vous emboîtent déjà le pas. Une astuce, prévoyez à l’avance un petit sac avec le nécessaire car il est ensuite impossible de revenir à la moto… et n’oubliez pas de noter la zone où votre moto est stationnée.
Quelques minutes plus tard, nous emménageons dans notre cabine. Le bateau démarre à 20h02 ! Efficacité à l’italienne !?
5h45, les haut-parleurs hurlent. Dans quatre langues. Plusieurs fois dans l’heure. Lever, douche, préparation des bagages, petit-déjeuner. Nous longeons le cap Corse par son côté est pendant une heure avant d’accoster vers 7h à Bastia. Encore paisible, l’île est déjà baignée de soleil.
Même topo pour le débarquement, vous n’avez que quelques minutes pour déguerpir, les files de voitures de ceux qui vous remplaceront sur le bateau pour regagner l’hexagone sont déjà longues et impatientes.
8h. 21 degrés. Les roues touchent enfin le sol Corse. Une belle et longue journée s’annonce. Nous pouvons entamer notre deuxième étape, le Cap Corse.
Le cap Corse
Nous remontons donc vers le nord sur la côte est. La route qui nous mène à Macinaggio est très plaisante. Des virolos, en veux-tu en voilà. Calme, 50 km/h maximum. Et ce sera notre vitesse moyenne pendant pratiquement tout ce périple.
A Macinaggio, nous bifurquons sur la gauche en direction de Rogliano. La route a été récemment refaite, un bon tarmac noir, mat et net. De magnifiques courbes se profilent à l’horizon, la poignée de gaz me démange… Mais sans exagération, on est chargé. Puis madame veille …
Passé le Cap Corse, nous descendons vers le sud, côté ouest. Les paysages sont déjà différents. La mer turquoise et les vagues blanches martelant la roche est du plus bel effet.
Passé le Cap Corse, nous descendons vers le sud, côté ouest. Les paysages sont déjà différents. La mer turquoise et les vagues blanches martelant la roche est du plus bel effet.
Le Nebbio ou Nebbiu en Corse
Après cet agréable rafraichissement, nous laissons Saint-Florent derrière nous, la visite sera pour le retour.
Objectif : l’arrière-pays de Saint-Florent, le Nebbio. Direction Oletta via la D82. Notre point de chute est la petite église San-Michele de Murato. Nous y croisons une série de Harley qui ruent à la sortie d’un virage. Nos tympans apprécient, magnifique rugissement bien loin de celui de ma Varadero ;-). Nous prenons, peu après l’église, à droite la D162 puis la D62 en direction de Rapale sur de minuscules routes qui tanguent langoureusement de gauche à droite dans de jolis décors de verdure. La pluie semble s’inviter (et ce sera quasiment la seule fois), on la laisse vite derrière nous.
Arrivés sur la D81, nous bifurquons sur la gauche en direction de L’île Rousse et Algajola, le village de notre 1ère nuit. Nous traversons le désert des Agriates par la seule et excellente route large et sinueuse s’engageant au milieu de magnifiques roches granitiques. Un désert qui vaut à lui seul une étape, mais ce sera pour une prochaine fois : l’unique chemin, à prendre en 4x4 ou en trail, menant à des plages aux eaux turquoises dignes des lointaines îles du Pacifique et son camping à la plage U Paradisiu, devront attendre...
La poignée de gaz me chatouille à nouveau, nous enchainons quelques belles courbes, le sol se rapproche à droite puis à gauche, que du bonheur…
Il est bien 17h quand nous arrivons à l’hôtel des Arcades. Certainement pas le plus onéreux de notre voyage et pourtant l’un des mieux situés : les pieds dans l’eau, de la terrasse, on pourrait presqu’y plonger. Un hôtel sans prétention, on dirait une ancienne pension. Chambre simple et SDB très joliment rénovée..
Le lendemain, lever à 8h30. Super petit-déj à l’ancienne, pas de buffet, on vous l’apporte à table. Mais du frais, pas de l’industriel. De notre table, la vue sur la mer est époustouflante, un ciel bleu azur et une mer peu profonde vert turquoise recouvre de belles roches brunes. Un homme y fait quelques brasses avant de se rendre au travail, l’envie ne manque pas de l’accompagner, mais notre prochaine étape nous appelle déjà…
Un village à marquer d’une croix !
La Balagne
La Balagne et Calvi sont au menu de notre 3e étape. Nous nous dirigeons vers L’Ile Rousse et grimpons en direction de Monticello, où nous abandonnons la moto pour la promenade dans ce vieux village magnifiquement préservé.
Après une paire d’heures, nous reprenons notre bécane en direction de Belgodère, Speloncato, pour redescendre vers Lumio et finalement Calvi, pour une visite de la vieille ville et de son emblématique citadelle où nous flânons quelques heures.
Le soleil déclinant sur Calvi nous rappelle qu’il est temps de reprendre le guidon vers notre prochaine nuitée. Ferayola, à mi-chemin entre Calvi et Galéria, par une petite route (D81B) en bordure de mer reproduisant sans contrefaçon le relief tourmenté de la côte.
L’émotion grisante typique du pays Corse commence alors à s’imprégner en nous : à certains endroits, la route permet à peine le croisement de deux voitures et longe des falaises escarpées. Le vent se lève et semble vouloir nous faire gouter du rocher…
Nous arrivons enfin à l’auberge Ferayola. Perdue au milieu de nulle part où il semble ne pas y avoir âme qui vive. Un endroit hors du temps. On est accueilli par le compagnon de la maîtresse des lieux qui nous indique notre chambre située un peu plus haut dans le domaine, à quelques mètres d’une piscine où nous irons bien vite nous rafraîchir.
La chambre est simple, le cadre paisible, la vue sur la mer exceptionnelle. Nous sommes les seuls clients.
La jolie terrasse du restaurant surplombant la route et offrant une vue oblique sur la mer, sera le témoin d’un dîner en amoureux. La patronne est au fourneau, le compagnon en salle. Les plats sont traditionnels et savoureux. On vous sert un très agréable vin rouge de la cuvée ‘Ferayola’. Une belle étape.
Le Fango
Porto Ota. Notre prochaine étape. Mais avant cela, détour par les gorges du Fango. Un aller-retour car c’est un cul de sac.
Le long de ces magnifiques gorges, et nous en verrons plus tard des plus belles encore, nous découvrons un petit pont génois. Un espace visiblement prisé où un restaurant est venu s’installer.
Il fait mourant de chaud, notre équipement moto n’y est pas étranger... On pique une tête ? En voiture, un tel arrêt est déjà très plaisant. En moto, c’est franchement excitant.
En route pour Porto Ota...
L’après-midi est déjà bien entamée lorsque nous décidons de reprendre la moto en direction de Porto. Nous laissons Girolata derrière nous, ce petit village de pêcheurs qui n’est accessible qu’après 2 heures de marche ou par la mer. Il paraît que la randonnée pédestre, par le maquis et la montagne est enchanteresse et magique.
Nous roulons paisiblement en direction de Porto quand un des derniers virages en belvédère nous offre de manière très inattendue un panorama plongeant sur la baie de Porto et, dans son prolongement, les Calanches de Piana. Nous restons sans voix. Sublime.
Au programme de cette étape : visite de Porto, son port et sa (petite) vieille ville, son fortin datant du XVe siècle, sa tour génoise trônant fièrement au centre de la baie, balades à moto et à pied dans les Calanches de Piana, et sortie en mer.
La région des Calanches est superbe, la route qui y mène est magnifique, la couleur ocre de la roche scintille dans nos yeux. Nous délaissons la moto pour quelques heures pour se dégourdir dans une balade pédestre de quelques kilomètres, qui nous offrira une vue opposée sur la baie de Porto.
Idée balade :
à mi-chemin entre Porto et Piana, le virage en épingle
avec parking est le départ d’une balade vers le ‘château fort’(qui n’est autre qu’une disposition spécifique de rochers…).1 à 2 heures de marche, facile.
La réserve de Scandola
Le lendemain, nous réservons une sortie en mer pour la visite du golf de Porto et la réserve naturelle de Scandola, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Le temps est nuageux et n’offrira pas la palette de couleurs attendue, mais ces kilomètres de roches rouges offrent un décor unique. Un arrêt d’une heure à Girolata terminera cette excursion en mer avant un retour sportif…
Le centre Corse
7e jour. Départ pour Corte où nous avons cette fois réservé une chambre d’hôtes, la Dodolela. Nous quittons Porto par la D124 et non la très directe D84. Les petites routes blanches sur la carte Michelin, on adore ;-).
Nous traversons de petits villages pittoresques, les autochtones nous scrutant étonnés.Pas sûr que beaucoup de motards prennent cet itinéraire. Les gorges de Spelunca s’offrent à nous un peu plus loin.
Nous avons quitté la mer pour la montagne, l’altimètre du GPS s’emballe en direction du col de vergio, le décor se transforme mais reste toujours aussi magnifique.
Peu après les gorges de Spelunca, un vieux pick-up américain bleu turquoise attire notre attention. Garé à l’entrée d’une propriété aux allures de Ranch non loin d’un pont génois surplombant de petites gorges, nous découvrons un paysage complètement décalé : on se croirait téléporté dans un décor d’Amérique centrale. Pause photo obligatoire !
Nous mettons enfin pied à terre à la Dodolela. Un magnifique endroit nous attend !
Mauricette, la maîtresse des lieux, nous accueille chaleureusement. Son mari, Marc, ravira les amateurs de randonnées en montagne : il est guide et organise régulièrement des randonnées de plusieurs jours en montagne.
Très confortable, la Dodolela ne fait pas pas table d’hôtes, mais un très joli et pratique espace cuisine complet, aux allures de pergola, jouxte la piscine. Idée resto
Si, de la Dodolela, vous ne voulez pas reprendre la moto,
Vous trouverez, à quelques pas de là, un petit restaurant très familial
où une piste de pétanque improvisée et un apéro
vous permettent d’attendre le repas. Simple et convivial.
Si, de la Dodolela, vous ne voulez pas reprendre la moto,
Vous trouverez, à quelques pas de là, un petit restaurant très familial
où une piste de pétanque improvisée et un apéro
vous permettent d’attendre le repas. Simple et convivial.
Les gorges de la Restonica
Le lendemain, nous décidons d’une randonnée pédestre jusqu’au lac de Mélo, lac de haute montagne qui donne naissance aux gorges de la Restonica. La route qui y mène est du même acabit que celle entre Calvi et Galéria…
Une route étroite et tourmentée suivant les méandres improbables des gorges qu’elle longe. Bordée de pentes abruptes de parfois plusieurs dizaines de mètres… Grisant !
Le chemin, limité à 30 km/h, termine son ascension sur un parking où nous abandonnons notre moto. 600 m de dénivelé nous attendent pour atteindre le célèbre lac. En ce mois de juin, il n’est pas encore trop fréquenté. Il paraît que pendant les mois d’été, c’est une procession continue de touristes sur les sentiers qui ne cessent de s’élargir. Le paysage que nous découvrons après une ascension de 2 heures, et une finale assez escarpée (nous nous étions trompé de chemin), en ravira plus d'un. Toutefois, peut-être aurions-nous dû préférer une randonnée dans les gorges mêmes.
Au bout de ce magnifique panorama, le col de Bavella ou le Bocca di Bavedda et son altitude de 1218 m nous offriront une vue opposée de l’endroit d’où nous venons.
Les aiguilles de Bavella
Jour 9. Notre prochaine étape porte le nom de Zonza, ou plus précisément San Gavino de Carbini, où nous attend cette fois une auberge. Nous quittons Corte par de petites ‘routes blanches bordées de vert’. Sur une carte Michelin, ce sont souvent les plus jolies et les moins fréquentées… Direction le col de Bellagranajo par la N193. Nous bifurquons ensuite rapidement sur la D43 puis la D343 en direction de Ghizonaccia. Des paysages superbes illuminent notre regard.
Nous atteignons ensuite la route la plus désagréable de notre périple, la N198 que nous suivons jusque Solenzara. C’était le prix à payer pour pouvoir profiter pleinement de la D268, celle qui nous mènera aux aiguilles de Bavella. Nous nous attardons dans une crique d’un vert émeraude éblouissant avant de partir découvrir les célèbres aiguilles. Une route au décor magistral s’offrira à nous et quelques belles courbes aussi…
Nous atteignons ensuite la route la plus désagréable de notre périple, la N198 que nous suivons jusque Solenzara. C’était le prix à payer pour pouvoir profiter pleinement de la D268, celle qui nous mènera aux aiguilles de Bavella. Nous nous attardons dans une crique d’un vert émeraude éblouissant avant de partir découvrir les célèbres aiguilles. Une route au décor magistral s’offrira à nous et quelques belles courbes aussi…
Au bout de ce magnifique panorama, le col de Bavella ou le Bocca di Bavedda et son altitude de 1218 m nous offriront une vue opposée de l’endroit d’où nous venons.
Nous redescendons dans la vallée en direction de Zonza puis San Gavino di Carbini, à l’auberge U n’antru Versu. Un accueil chaleureux, une petite mais très pittoresque et adorable chambre à l’arrière de l’auberge. Terrasse et vue sur le jardin. Le repas du soir nous est servi dans la salle principale aux jolies pierres murales sorties tout droit d’une carrière locale.
Lendemain matin, 8h30. Après un petit-déjeuner correct, nous levons l’ancre. Direction Sartène, capitale de la Rocca. Et comme d’habitude, via de multiples détours par de petites départementales… Cool, c’est pas comme si nous allions au boulot ;-)
Nous remontons donc en direction de Zonza où nous faisons quelques emplettes pour le pique-nique du midi. Sur la petite place pleine d’activités, nous prenons sur la gauche la D420 vers Quenza. Suivront Sorbollano, Zoza par la D20 pour venir se poser à Sainte-Lucie de Tallano, petit village qui mérite une halte et une ‘Pietra’ sur son agréable place centrale.
Une trentaine de kilomètres nous séparent de Sartène où nous dégringolerons par une belle et longue descente sinueuse. Une ville magnifique ou nous déambulerons quelques heures. Construite sur d’énormes blocs rocheux, elle surplombe la vallée du Rizzanese de ses hautes maisons de granit gris.
Nous reprenons la route pour notre dernière étape dans le sud-corse : Bonifacio, la cité des falaises. Nous laissons Figari sur notre gauche et fondons sur Bonifacio. Une route majestueuse, ressemblant en maints endroits, de par ses couleurs rouge-ocre et ses larges espaces, à la mythique Route 66. Nous atteignons bien vite Bonifacio pour une étape repos.
Bonifacio
Après dix jours de voyage, nous délaissons quelque peu la moto pour la promenade et la découverte de l’architecture d’une ville exceptionnelle. La citadelle, entourée de ses ruelles médiévales, perchée sur un pic surplombant les falaises de calcaire nous offre une vue périphérique somptueuse.
N’hésitez pas à vous y attarder en soirée et notamment dans les environs de la montée Saint-Roch, festival de couleurs garanti.
N’hésitez pas à vous y attarder en soirée et notamment dans les environs de la montée Saint-Roch, festival de couleurs garanti.
Palombaggia, ma belle
Après quelques petits détours par de minuscules départementales pour limiter au plus la N198, nous arrivons à Saint-Florent pour notre dernière nuit. Une belle petite ville, à l’histoire riche, surmontée par une citadelle génoise datant de 1440, construite pour résister aux assauts aragonais, français et ottomans…
Le lendemain après-midi, le retour se profile à l’horizon, toute bonne chose ayant une fin. Direction Bastia, où une bien agréable surprise nous attendra : la fête de la musique ! Malheureusement, nous en profiterons trop peu, notre bateau prenant la mer à 20h…
L’embarquement est encore plus épique qu’à l’arrivée, le garage est cette fois bondé de… camions. Trois de front, nos motos le long de la paroi, quelques centimètres séparant ces mastodontes odorants de nos bécanes rutilantes (enfin, pas tout à fait, après 15 jours sans nettoyage ;-)
La nuit derrière nous, nous débarquons de bonne heure à Toulon. Et notre dernière étape ne sera pas bâclée : lac de Sainte-Croix, Moustiers-Sainte-Marie, les champs de lavande et un très agréable retour par de petites départementales nous baladant entre Esparron, Veynes, la Joue du loup, Dévoluy et enfin La Mure.
Ah oui… le sèche-cheveux, il avait quand même trouvé une petite place au fond de la valise ;-)
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